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Texte sur la pratique du conseil d'élèves, la cour de récréation et l'antisexisme

Started by Arthur in Réseau de pédagogies radicales February 2, 2019 3:25 PM

Salut,

J'avais déjà raconté un peu sur Twitter, mais j'ai eu envie de mettre à l'écrit plus précisément quelque chose qui s'est passé dans ma classe où une élève (de CP) s'est emparé du conseil pour se plaindre du fait qu'elle n'arrivait pas à jouer au ballon dans la cour, ballon monopolisé par les garçons.
J'ai un peu saisi l'occasion pour essayer de réfléchir un peu sur les débats entre pédagogies "coopératives" (genre Freinet) et pédagogies critiques, débats qu'on a beaucoup en ce moment au sein de Question de classe(s) (dont font partie plusieurs personnes de cette liste).

Irène, je te cite abondamment, ton bouquin restant ma référence.
C'est un premier jet, donc je suis preneur de commentaires de tout ordre. Et je me suis un peu laché en termes de longueur, donc je ne sais pas trop quoi en faire.

Voilà, voilà...

C'est trop long pour pouvoir être copié collé, donc je le mets dans les fichiers à partager.

Arthur

February 2, 2019 3:27 PM
February 3, 2019 8:04 PM

Merci beaucoup pour ce texte,


J'ai bien reçu ton message via Agorakit et je reçois les messages normalement. Il faut voir si ce sera le cas pour toutes les personnes qui ont un abonnement hebdomadaire. J'en profite pour remercier aussi Gauthier qui m'a envoyé des situations de discriminations. 


personnellement, je serai très favorable, si tu es d'accord (et Gauthier aussi) à ce que ce texte soit publié sur le site des Cahiers de pédagogies radicales.


Je me permets juste des points de réflexion:


- Sur la posture: je pense qu'elle engage la posture "d'allié". Parce qu'on pourrait te dire: mais en fait, tu interviens de manière très paternaliste et tu empêches l'émancipation. Mon point de vue, c'est que parfois l'enseignant dont la fonction d'autorité et d'adulte dans la classe lui donne un privilège social doit s'en servir pour être un-e allié-e des personnes discriminées. Je vais donner un exemple parmi d'autres. Par exemple, des propos homophobes, on ne peut pas attendre que les personnes concernée se "out" pour défendre elle-même leur situation. 


- Le savoir scientifique: je pense que l'on peut avoir aussi une réflexion sur le type de savoir scientifique qui participe de l'émancipation, à savoir les sciences sociales critiques. Là, j'entends bien qu'il s'agit de la biologie, mais je pense que dans la biologie en réalité il y a eu souvent des biais de genre. J'ai l'impression que les connaissances puissantes se sont souvent des connaissances qui conduisent à dénaturaliser des inégalités vues comme naturelles...


Deux petites remarques:


Paulo et non Paolo...


Dans votre école, il n'y aucun projet en EMC sur la pauvreté.... la question des inégalités sociales économiques, j'ai l'impression que c'est le "tabou" avec les enfants...


A bientôt


irene

February 4, 2019 6:17 PM

Salut Arthur,

Je viens de finir la lecture de ton récit d'expériences que je trouve très intéressant. J'aime particulièrement la "part du maître/de maîtresse" que tu évoques. Il ou elle sait utiliser les ressources de la sociologie pour comprendre les enjeux en terme de discriminations qui se jouent dans sa classe. Il y a l'idée que les enseignant.e.s doivent avoir une solide formation sur les questions de classes, de genres et de races et de leurs articulations. Tu as raison de dire qu'aujourd'hui les pédagogies coopératives soutenues par l'institution type EDUSCOL insistent avant tout sur le rôle d'organisateur/trice de l'enseignant.e en tant que garant.e du cadre sans aborder réellement son rôle de conscientisateur/trice. À l'origine, Freinet avait énoncé un rôle plus précis, clair et direct de l'enseignant.e : « L’instituteur fait partie de la communauté scolaire : il a son mot à dire dans les discussions qui accompagnent les lectures de textes libres : il peut susciter et encourager les lectures, les recherches, les enquêtes hors de l’école qui rectifieront certaines conceptions politiques ou sociales » (1933). C'est exactement ce rôle que tu as rempli auprès de tes élèves : tu as rectifié des conceptions erronées en intervenant.

Comme Irène, je suis très enthousiaste à publier ton texte intégralement sur le site internet des Cahiers de pédagogies radicales d'autant plus que nous voulions faire une catégorie "conseil d'élèves" avec plusieurs récits d'expériences comme celui que tu proposes. Ton récit pourrait ainsi inaugurer cette rubrique ! On peut également envisager une version plus courte de ton article pour le prochain numéro la revue digitale que nous préparerons cet été ? Je vois ça avec Irène.

à très bientôt,

Gauthier

February 11, 2019 6:56 PM

Salut,

Je voulais faire une remarque concernant l'allusion au "test de Monsieur et Madame Ours" de la ligue de l'enseignement qu'Arthur critique dans son texte qui est dans la brochure "Cassons les clichés": https://www.centre-hubertine-auclert.fr/outil/filles-et-garcons-cassons-les-cliches

La manière dont je l'interprête c'est que c'est une tentative (sans doute avec des biais) de faire un test visant à étudier les stéréotypes comme psychologie sociale.

Or en psychologie sociale, aussi on "piège" les personnes. Voici un article et un lien vers un des test les plus utilisés en psycho pour les stéréotypes qui s'appelle le test des associations implicites qui vise à "court-circuiter" les représentations conscientes:

Mesurer vos préjugés: http://www.observatoiredesdiscriminations.fr/mesurez-vos-prejuges 

Explications: http://www.barbieturix.com/2016/02/29/etes-vous-sexiste-faites-le-test/

Il y a eu aux USA différents test fait avec les enfants aussi sur la couleur de peau. Par exemple le test  de la poupée noire:



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