présents : Patrick M. et Pierre-Arnaud R.
C’est parti pour le compte rendu, en rien de moins que trois parties, de notre deuxième réunion créçoise entre utilisateurs de logiciels libres, qui s’est tenue le 09 octobre 2019. :
De réjouissantes perspectives tandis que nous levons l’ancre
Nous avons manqué le forum des associations… Qu’à cela ne tienne !
Ces trois parties correspondent à trois axes de conversation qui ont émergé pendant cette fructueuse séance :
Bonne lecture !
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Nous avons pris le temps d’observer et de nous projeter dans ces deux salles auxquelles nous avons accès. Celle du bas mériterait un bon rafraîchissement, mais pourrait accueillir une huitaine de postes informatiques, ou autant de places pour des ateliers et formations, quand le besoin s’en fera sentir. Celle du haut est plus agréable, et nous avons trouvé de la place pour stocker un peu de matériel. Patrick ayant notamment fait don au CréGULL d’un routeur.
Nous avons par ailleurs découvert les locaux adjacents utilisés par Le Cliché crécois, et en particulier cette salle équipée dans laquelle nous pourrions mener des projections débats avec une quinzaine de personnes à vue de nez, si la section acceptait de nous y donner occasionnellement accès. Demande à formuler.
Avec tout ce qui se prépare, il était temps de décider pour de bon du nom de notre groupe. C’est finalement l’intitulé du projet, à savoir CréGULL, qui restera. Nous le pensions provisoire, mais il convient bien et nous nous y sommes habitués (en plus de n’avoir rien trouvé de plus poétique, il faut l’avouer ; ). Ce mot m’évoque un personnage, et vous serez peut-être ravis d’apprendre qu’une mascotte est en chantier…
Nous avons fait le point sur les contacts établis : les retours sont globalement positifs et les personnes relativement intéressées ou intriguées, mais ces connaissances de connaissances n’ont, en gros, pas de temps à accorder au projet. Dommage. Tout le monde court… Mais ce n’est parfois que partie remise, et en attendant, maintenant que notre projet s’est matérialisé, que les réunions se sont concrétisées, et puisque le nom est validé, il est grand temps de passer à l’étape suivante : communiquer publiquement.
Première bonne nouvelle en ce sens : le CréGULL sera représenté à la fête de la littérature et des arts de Condé-Saint-Libiaire, samedi 12 et 13 octobre, puisque j’y présenterai mon livre et mon activité de publication. L’occasion, je l’espère, de parler de Creative Commons, de LibreOffice, de Grammalecte, de Scribus, de Sigil, d’Audacity, d’epub (format ouvert et standardisé, lui) voire de développement web, en plus d’écriture, avec les curieux.
Deuxième bonne nouvelle, le CréGULL sera aussi représenté au Capitole du Libre, à Toulouse, les 16 et 17 novembre 2019. Une superbe occasion d’aller visiter la ville en plus de rencontrer des pairs, de s’informer, de se former, et de s’amuser. Je serai même, avec d’autres, hébergé sur place par un ami libriste et auteur, que je remercie ! Les billets de train sont réservés, vivement !
Et pour l’anecdote, nous nous sommes retrouvés enfermés en partant, ce qui nous a permis d’exercer notre créativité pour sortir tout de même. Il nous manque donc la clé du portail…
N’étant pas très concernés de prime abord, nous venons seulement de prendre connaissance de la fin du support par Microsoft, dès le 19 janvier prochain, de Windows 7. Autrement dit, fin des mises à jour, y compris de sécurité – ce qui n’empêchera pas d’utiliser l’ordinateur équipé dudit système. Sorti en 2009, il occupe encore, à date, le tiers du parc de machines de bureau et transportables. De notre point de vue, c’est bien sûr une aubaine pour inciter à la transition vers des solutions libres et gratuites.
La société Adobe vient quant à elle d’annoncer qu’elle priverait, dès le 29 octobre 2019, les Vénézuéliens de leur accès, payé par abonnement et fort coûteux, à son service « Creative Cloud ». Elle se met ainsi en conformité avec l’« Executive Order 13 884 » prise par le gouvernement étasunien, en assurant une partie seulement des remboursements. Que celles et ceux qui croient aux promesses du « Software as a service » en temps de guerre économique soient ainsi prévenus. Sûr que ces braves professionnels du graphisme regrettent soudainement de ne pas avoir contribué plutôt et plus tôt à la fabrication d’un outil professionnel commun, d’autant que l’indépendance logicielle ainsi que la souveraineté numérique sont à portée de main comme de clic.
Un autre titan du numérique, à savoir Blizzard, développeur et éditeur de jeux vidéo parmi les plus joués au monde, a pour sa part cru bon de priver de ses gains le vainqueur d’un des tournois qu’elle organisait en plus de le bannir pendant un an, parce qu’il avait eu l’outrecuidance de se positionner en faveur du mouvement révolutionnaire pro-démocratique ayant cours à Hong-Kong. Et pour bien marquer le coup, la société, visiblement très inquiète de la réaction chinoise, a carrément viré les deux animateurs de l’émission dans laquelle le champion s’était exprimé ! Comme chez Adobe, on s’adonne donc à la privation de liberté (d’utiliser un service, de jouer, de s’exprimer), en mettant volontiers de côté l’étique. Mais la réaction massive et admirable de la communauté des joueurs et d’autres ne s’est pas faite attendre ! Je vous recommande chaudement, pour plus de détails, la lecture de cet article d’Aris, qui nous a appris tout ça. Le sujet, lié au libre seulement par contraste, illustre parfaitement le gouffre qu’il peut y avoir entre les intérêts du peuple et ceux d’entités commerciales qui se voudraient amorales mais ne font, le plus souvent, que prendre le parti du plus fort et, par là même, le renforcent.
L’évocation de nos parcours et de l’apprentissage de l’anglais nous a ensuite menés à la présentation de DuoLingo et à une petite révision d’espéranto. Excellent outil, très ludique, malheureusement pas libre, mais pour le moment gratuit, qui s’appuie sur la communauté – dont je prévois la désillusion à venir… – pour façonner ses cours. Après un détour par DeepL et Reverso, outils de traduction, ni libres ni communautaires non plus, mais européens et indépendants pour ce que j’en sais, ce sujet des langues nous a conduits au magnifique projet Common Voice et à réaliser notre première contribution.
Initiée et portée par la fondation Mozilla, cette « voix commune » est une initiative visant à constituer un jeu de données permettant à un logiciel, développé en parallèle, de reconnaître la voix humaine et d’y répondre. On parle de reconnaissance vocale et de synthèse vocale, d’intelligence artificielle aussi, lesquelles sont déjà bien avancées chez les GAFAM, qui ne se privent pas d’écouter un peu plus qu’elles ne devraient. Là encore, et malgré des moyens financiers immensément moindres, il s’agit de reprendre le contrôle (ou du moins de ne pas perdre trop de terrain) en façonnant une alternative, et en l’occurrence, un bien commun. Soit en prêtant sa voix, soit en tendant l’oreille. Et il s’avère que lire à voix haute ces petits extraits parfois étranges, ou écouter ceux dits par d’autres, avec leurs accents notamment, et un vrai plaisir, point gâché par le fait de participer à un ambitieux et beau projet. L’excellente ergonomie du site rend le processus évident et facilite grandement la contribution. À n’en pas douter, la force de ce jeu de données sera sa diversité. Je vous invite à y jeter un œil : nul besoin de s’inscrire ou de s’engager, et deux minutes suffisent pour participer. La chose, très esthétique, est de mon point de vue un exemple à suivre pour tous les projets du libre.
Et pour finir en beauté, nous nous sommes penchés ensemble sur Agorakit, que j’évoquais précédemment. Je suis ravi de savoir que nous sommes d’accord quant à la simplicité, la lisibilité et la clarté de l’outil. Outre nos conversations, vous y trouverez notre calendrier et sans doute quelques documents et fichiers à terme. Tout ceci est récent voire naissant, tant du côté du développeur que du nôtre, et nous verrons dans quelle mesure nous adoptons cette agora numérique. Quoi qu’il en soit, il serait bienvenu que nous aidions et remercions Philippe en écrivant nous-même la documentation, qui pour le moment manque. Et – j’allais presque oublier ! –, notez que vous pourrez y trouver tout plein d’autres groupes et autant d’initiatives. Alors, avis aux curieux.
N’hésitez donc pas à réagir, rebondir, commenter, participer… !
11 octobre 2019