Il est prévu par le scénario AMS de réduire les consommations énergétiques de 31% (soit -40,4 GWh) à horizon 2030 et de 68% (soit -88,6 GWh) à horizon 2050 par rapport à 2012 ; et de réduire les émissions de GES de 14% (soit -4,9 kteqCO2) horizon 2030 et 93% (soit -33,1 kteqCO2) à horizon 2050 par rapport à 1990.
A l’horizon 2030, l’atteinte des objectifs de réduction des consommations énergétiques du secteur de la mobilité et des transports repose principalement sur une diminution progressive de la part et du volume des déplacements en véhicules individuels et sur un léger accroissement du taux de remplissage des véhicules. Cet objectif est ambitieux car il s’inscrit dans un contexte d’une augmentation légère mais constante du trafic routier sur le territoire de la CCDH depuis 2005. Des gains d’efficacités des véhicules sont également considérés dans les projections (passer d’une moyenne de 6,4 L/100km à 4,6 L/100km soit un gain de 28%).
Les projections de consommations énergétiques prennent en compte une augmentation de 15% de la population du territoire à horizon 2030 en considérant une stabilisation du nombre de véhicules en circulation (soit environ 16500 véhicules). Cela nécessite de passer de 1,56 véhicules par ménage à 1,34 en 2030 (soit une baisse de 14% environ). Il est aussi considéré une baisse du même ordre des transports de marchandises.
Cette baisse est rendue possible par la substitution de certains déplacements par des modes doux (campagne de communication pour favoriser la marche sur des distances plus longues, développement du réseau de pistes cyclables, etc.), par le développement des modes de « téléservices » (notamment l’augmentation du télétravail) et par une augmentation de l’utilisation des transports en commun[1] facilitée par un aménagement plus dense à proximité des gares et par le maintien et le développement d’une activité économique de proximité.
Des modifications des comportements d’usages des véhicules sont aussi pris en compte dans les projections notamment les pratiques de covoiturage et d’autopartage : passage de 1,3 à 1,4 personnes en moyenne par véhicule, entrainant un gain d’économie de 6,6%, facilité notamment par le développement des flottes de véhicules dans une logique « servicielle ». Sans devenir un substitut de mode plus lourd de transport en commun, le covoiturage peut constituer une forme plus « rurale » et souple de mobilité partagée.
L’atteinte des objectifs de réduction des consommations énergétiques en 2050 repose sur les mêmes hypothèses que pour l’horizon 2030 : prise en compte d’une augmentation d’environ 10000 habitants par rapport à 2015 (+40%) en conservant le principe de la stabilité du nombre de véhicules individuels en circulation (1,1 véhicules en moyenne par ménage) et du passage à 1,8 personnes en moyenne par véhicule (contre 2,4 pour le scénario négawatt) par l’intégration complète dans une logique de mobilité servicielle en remplacement d’une logique reposant sur la propriété individuelle. Concernant les gains d’efficacité énergétique des véhicules, il est prévu de passer à 3,2 L/100 km en moyenne de consommation énergétique en 2050 (soit un gain de 50% par rapport à 2015). La poursuite d’un aménagement du territoire plus dense contribuant à limiter la dispersion des de l’habitat et des activités, complété par la création de « pôle » permettant le télétravail, etc., contribuera à atteindre plus facilement ces objectifs.
Alors qu’il représentait 29% de l’ensemble des consommations énergétiques en 2015, le secteur des mobilités et du transport ne représentera plus que 24,7% de celles-ci en 2030 et 17,4% en 2050.
Concernant les émissions de gaz à effet de serre, la réduction du nombre de déplacements en véhicules individuels (substitués pour certains par des modes doux et par l’augmentation de l’utilisation des transports en commun), le renforcement de la « logique servicielle » et les améliorations technologiques (réduction de la consommation et des émissions des véhicules à moteurs thermiques et forte diffusion des véhicules hybrides rechargeables et électriques purs[2]), permettent d’envisager d’importantes réduction des émissions de GES à horizon 2030 : de 36,1 kteqCO2 en 2015 à 30,8 kteqCO2 en 2030 soit une baisse de 14,7% alors que la tendance était à une légère augmentation entre 2005 et 2015.
A l’horizon 2050 il est envisagé une décarbonisation quasi-complète du secteur des mobilités et des transports : de 36,1 kteqCO2 en 2015 à 2,6 kteqCO2 en 2050 soit une baisse de 92,8%. Celle-ci est rendu possible par un changement de paradigme complet vis-à-vis du véhicule individuel reposant sur le développement de services de mobilités facilités par des changements d’organisation socio-économiques (généralisation du télétravail, concentration des activités commerciales en centre-ville, etc.) et la poursuite de la pénétration des véhicules électriques couplée à une baisse globale de l’utilisation du véhicule individuel.
Enfin, la qualité de l’air et le niveau d’émissions de polluants atmosphériques sont en corrélation directe avec les émissions de GES. En considérant les mêmes objectifs, il est possible d’envisager une préservation, voire une amélioration de la qualité de l’air, notamment en ce qui concerne les émissions de particules fines (PM10 et PM2.5) et d’oxydes d’azotes (NOX) pouvant notamment causer des pathologies respiratoires.
[1] Le développement des projets du Grand Paris Express et, de manière plus générale, l’extension des lignes de transports en commun en Ile-de-France et en Essonne pourront créer des opportunités de substitutions de modes de transports individuels vers des modes collectifs. C’est le cas par exemple de la ligne « Tram 12 express » reliant Massy à Evry-Courcouronnes et pouvant faciliter la connexion avec cette dernière.
[2] Les véhicules hybrides rechargeables et électriques purs représenteront 32% des ventes de véhicules individuels (et environ 11% du parc) en 2030 selon l’exercice de prospective de l’ADEME « vision 2030 – 2050 ».