Il est prévu par le scénario AMS de réduire les consommations énergétiques du secteur résidentiel de 26% (soit 61,7 GWh) à horizon 2030 et de 42% (soit 100 GWh) à horizon 2050 par rapport à 2012 (année de référence de la LTECV) ; et de réduire les émissions de GES de 65% (soit 28,9 kteqCO2) à horizon 2030 et de 93% (soit 41,1 kteqCO2) à horizon 2050 par rapport à 1990.
L’atteinte des objectifs de réduction des consommations énergétiques en 2030 repose sur des efforts importants de réhabilitation énergétique, d’une évolution des comportements permettant la baisse de 1°C des températures de chauffage, l’amélioration de l’efficacité énergétiques des appareils électro-ménagers, l’augmentation de la consommation de climatisation et des exigences spécifiques concernant les constructions neuves et l’aménagement du territoire.
Concernant la réhabilitation énergétique, celle-ci intègre la rénovation thermique des bâtiments, les systèmes de chauffage et les équipements pour l’eau chaude sanitaire. Il est prévu une réhabilitation lourde (dont l’impact sur les consommations énergétiques est variable en fonction des années de construction) de :
- 54% des maisons individuelles construites avant 1975, soit environ 1620 logements ;
- 85% des immeubles collectifs construits avant 1975 (dont 100% des logements sociaux), soit environ 1275 logements ;
- 36% des maisons individuelles construites entre 1975 et 1990, soit environ 570 logements,
- 40% des immeubles collectifs construits entre 1975 et 1990, soit environ 400 logements,
- 20% des maisons individuelles construites après 1990, soit environ 380 logements,
- 10% des immeubles collectifs construits après 1990, soit environ 100 logements.
Ce sont donc un total de 4345 logements dont il est prévu une réhabilitation lourde à horizon 2030.
S’ajoutent à ces mesures lourdes une évolution des comportements des ménages incitant à réduire de 1°C le chauffage, cette mesure permettant de diminuer en moyenne de 7% les dépenses de chauffage, aidée par l’amélioration du « confort thermique » des logements réhabilités.
Il est aussi pris en compte une amélioration de l’efficacité énergétique des appareils électro-ménagers de 12% à horizon 2030. Ce chiffre prend en compte la vitesse élevée du renouvellement mais également la progression du nombre d’appareils. Il est aussi considéré une augmentation de la consommation de climatisation du secteur résidentiel de 180% comme comportement d’adaptation aux effets du changement climatique.
Ces objectifs opérationnels combinés permettraient d’atteindre une consommation de 170,40 GWh à horizon 2030 pour le secteur résidentiel en 2030, soit une baisse d’environ 25% par rapport 2015, pour le patrimoine bâti actuel.
Il convient néanmoins d’intégrer les nouvelles constructions pour avoir une vision plus fine des consommations énergétique. Il est considéré que l’ensemble des constructions neuves sont aux normes de qualité Bâtiment Basse Consommation (BBC) dont la consommation maximum doit être de 50 kwh/m². Il est prévu un nombre de 1711 logements à construire pour atteindre un nombre de nouveaux habitants de 3936 avec une moyenne de 2,3 habitants par logements (contre 2,4 en 2016) et une surface moyenne de 80m². Cette surface moyenne est inférieure à celle actuelle car elle sous-entend un effort de densification.
L’atteinte des objectifs de réduction des consommations énergétiques en 2050 repose sur la l’intensification des efforts de réhabilitation énergétiques des logements construits avant 2015, par un nouveau changement des comportements et par une continuité des améliorations d’efficacité énergétique des appareils électro-ménagers.
Il est prévu une réhabilitation énergétique lourde de :
- 100% des maisons individuelles construites avant 1975, soit environ 3000 logements ;
- 100% des immeubles collectifs construits avant 1975 (dont 100% des logements sociaux), soit environ 1500 logements ;
- 80% des maisons individuelles construites entre 1975 et 1990, soit environ 1280 logements,
- 60% des immeubles collectifs construits entre 1975 et 1990, soit environ 600 logements,
- 60% des maisons individuelles construites après 1990, soit environ 1140 logements,
- 50% des immeubles collectifs construits après 1990, soit environ 500 logements.
Ce sont donc un total de 8020 logements qui auront été lourdement réhabilités en 2050 (dont 3675 sur la période comprise entre 2030 et 2050).
De plus, il est de nouveau attendu à cette date une réduction de 1°C du chauffage, principalement en raison des effets du réchauffement climatique plus que des comportements individuels, qui entraine une nouvelle baisse de 7%.
Il est revanche considéré une augmentation de 2,8% des usages « autres », malgré une amélioration de l’efficacité énergétique des appareils électro-ménagers, en raison d’une augmentation de 800% des consommations énergétiques liées à la climatisation.
Ces hypothèses combinées permettent d’atteindre une consommation énergétique de 122,6 GWh en 2050 pour le secteur résidentiel (soit une baisse de 46% par rapport à 2015).
Concernant la construction neuve, il est prévu d’atteindre en 2050 environ 10000 habitants de plus qu’en 2015 soit un besoin de logement supplémentaire de 4348 (dont 1711 construits entre 2015 et 2030) en comptant une superficie moyenne par logement de 75m² (poursuite de la démarche de densification) et un nombre moyen d’habitant par logement de 2,3. Il est considéré comme hypothèse que l’ensemble de ces constructions respectent, a minima, les normes BBC.
La part des consommations énergétiques du secteur résidentiel dans l’ensemble des consommations énergétiques restera semblable entre 2015 (49,6%) et 2030 (49,1%) puis progressera en 2050 (58,5%), principalement en raison de la forte baisse constatée pour le secteur des transports (voir ci-après).
Concernant les émissions de gaz à effet de serre, les efforts en matière d’efficacité énergétique, la réduction des consommations énergétiques, le plus grand recours à des énergies décarbonées (particulièrement l’abandon du chauffage individuel au fioul) et l’utilisation de matériaux de construction (biosourcés par exemple) et produits moins carbonés, permettront de réduire fortement les émissions de GES du secteur résidentiel aux horizons 2030 et 2050. Celles-ci passeront de 34,0 kteqCO2 en 2015 à 15,2 kteqCO2 en 2030 (soit une baisse de 55%) et 3,0 kteqCO2 en 2050 (soit une baisse totale de 91%).
Pour la qualité de l’air et les émissions de polluants atmosphériques, la décarbonisation progressive du secteur résidentiel induit aussi une baisse des émissions de polluants. Néanmoins, une vigilance importante doit être de mise concernant les émissions de COVNM liées aux solvants (peintures, produits ménagers, produits cosmétiques, etc.) et les émissions de particules fines (PM10 et PM2.5) principalement issues de dispositifs de chauffage au bois non adaptés. Des actions de sensibilisation et d’accompagnement à des comportements plus vertueux devront être mis en place, en particulier dans une volonté d’extension de l’utilisation de la biomasse bois énergie comme énergie renouvelable. Par ailleurs, les projets de construction et de réhabilitation de logements en bâtiments BBC et BEPOS devront veiller à la circulation et au renouvellement des flux d’air par des dispositifs adaptés.