5 novembre 2019
Pour le moment, aucune de nos (4) réunions au CréGULL n’a ressemblé à la précédente, ni dans son déroulé, ni dans son contenu. Rien n’est figé, tant mieux (soyons libres nous-mêmes), et il se pourrait bien que nous ne gagnions rien à figer quoi que ce soit.
Cela dit, je souhaite mieux saisir ce qui les caractérise, savoir les nommer au minimum (ces réunions, ou ces rencontres), en faire émerger, au gré de la pratique, la forme et certains détails… Il s’agit notamment de pouvoir les décrire avec aisance quand j’en fais savoir l’existence. Et si je ne sais pas encore s’il faut ou non les préparer, en programmer le déroulé, j’estime qu’il est sécurisant d’avoir au moins des sujets à aborder et quelques trucs à présenter (que ce soit un site internet, un outil, un projet, une campagne de sensibilisation, etc.).
Nous en avons parfois parlé in situ (de ce que nous pourrions faire de manière récurrente, par exemple), et, a l’appui de cette démarche d’action et de recherche qui s’influencent mutuellement, je note à tout le moins, après chaque rencontre, ce qui me semble être des points clés, notamment les sujets qui n’ont pas été simplement évoqués mais un peu discutés (je cherche d’ailleurs toujours la bonne manière de mettre à disposition ces notes sans avoir à rédiger forcément des articles complets). J’essaye ainsi de déduire les phases, ainsi que les types ou modes d’action, de ces rencontres qui, pour ce que j’en sais, et contrairement aux ateliers d’écriture par exemple, ne disposent actuellement d’aucune charte ou cadre théorique.
Est-ce que ce sont des ateliers ? Mais qu’est-ce qu’un atelier vraiment (Doit-on, pour parler d’atelier, pratiquer ? Est-ce un « café » (littéraire ou philosophique par exemple) si on ne fait que discuter ? Dans tous les cas, ce sont des réunions, n’est-ce pas ? mais on associe me semble-t-il ce mot au monde du travail et à quelque chose de plutôt rébarbatif, même dans le monde associatif). Bref, tout ça m’est familier et naturel dans la pratique, mais effectivement assez flou.
Dans les faits, je me mute (temporairement ?) bien en un genre d’animateur. J’aspire à ce que l’on réussisse à mêler transmission de l’information et des savoirs et mise en pratique, et à équilibrer la prise de parole. Sur ce dernier point, j’ai systématiquement estimé a posteriori avoir été trop volubile, et il me reste du chemin à faire. D’un autre côté, l’Atelier s’envisage aussi (plutôt par opposition, certes) en tant que cours, dans la mesure ou il s’agit de guider l’apprentissage. Or une grande partie du public intéressé souhaite surtout recevoir, en croyant, toujours à tort, n’avoir rien à transmettre, et en méconnaissant l’apport que constitue le fait de transmettre, parce que c’est, tristement, le modèle traditionnel et dominant. Sans abonder l’idée qu’il faut rentabiliser son temps, il nous faut veiller à ne pas laisser l’impression qu’il a été perdu, et il ne me semble pas déraisonnable que chacun veuille repartir avec des savoirs utiles pour ses tâches quotidiennes.
En attendant une spécialisation, multiplication et diversification de ces rencontres (avec par exemple des formations au sens strict, des ateliers plus conventionnels, des « projections débats », des réunions de projet, des discussions thématiques autour de campagnes de sensibilisation ou d’ouvrages…) de nos événements (ce qui dépendra de la demande, même s’il faut par ces moyens parallèlement tenter de la provoquer), l’on teste en mêlant plus ou moyen consciemment, sans doute davantage à partir de nos expériences personnelles qu’en considération d’objectifs clairs.
Voilà où pour ma part j’en suis dans ce groupe naissant, par rapport à cette question du contenu de nos rencontres.
À la base, je pensais étudier ce qui se faisait déjà au sein de notre communauté en observant la synthèse hebdomadaire des événements qu’elle se propose ; synthèse publiée régulièrement sur LinuxFr.org, à partir des événements recensés par leurs organisateurs dans l’Agenda du libre – deux précieuses ressources, qui mériteraient des présentations à part entière… Mais puisque cette introduction est déjà longue, je mènerai cette observation dans un prochain article…